Fred Rister Il est actuellement l'un des résidents de la discothèque
'Le Cap'tain' en Belgique, une boîte qui accueille entre 6.000 et 7.000
personnes chaque week-end. D'allure décontractée, Il
assure aussi bien aux platines qu'à la production de disques. Et notre ami n'en est pas à son coup d'essai. En ce moment même, vous
pouvez apprécier le, remix de 'Disparue'
de Jean-Pierre Mader qu'il vient de terminer. Only for DJ's : Peux-tu te présenter ? Je me
nomme Fred Rister et j'ai 39 ans. En fait, mon vrai nom est Frédéric Risterer, mais pour travailler en radio, ça ne le
fait pas ! (rires) Comment s'intéresse t’on à la
radio quand on a 12 ans ? Celui
qui m'a donné l'amour de la radio, et l'envie d'en faire, c'est Fabrice de RTL. C'est quelqu'un que
j'admire. Hélas, je
ne l'ai jamais rencontré. Le soir, j'écoutais Radio Caroline
et Miami Go, la journée, (où travaillait Dominique
Vautrin), des radios diamétralement opposées, mail qui me ressemblent. As-tu commencé ta carrière en
boite ou en radio ? J'ai
démarré les boîtes en 1977, la FM n'est apparue que sous le Président Mitterrand en 1981. J'avais
postulé à Radio Corsaire à Dunkerque, une radio très structurée
sous la direction d'un ancien de Fréquence Nord,
Dominique Mirinque. J'ai
été embauché comme animateur radio pour la tranche 1Oh/19h, cela s'appelait 'l'école est finie', en fait un Hit-Parade où je ne passais que des nouveautés. Quelles discothèques t'ont le
plus marqué ? Le 'Boy' à Paris ! C'était un endroit magique. Un club gay, cela ne veut pas dire que
je suis homo (rire). J'aime sortir dans ces endroits
car la musique y est très bonne, et en plus, on te fout la paix. Il n'y a pas de bagarre ni de violence. Cette
ambiance Techno-House me plaît bien et correspondait à la couleur de Maxximum, la radio où je travaillais à Paris et où on faisait des soirées avec Laurent Garnier. Pourquoi avoir choisi de travailler en Belgique au Captain ? Je
suis né à Malo-les-Bains. Avec mes parents, on allait souvent en semaine à La Panne.
On vivait en France, mais
on était très souvent en Belgique. J'ai toujours été attiré par ce pays car les
habitants ont une joie de vivre, un sens de la fête et un mode de vie complètement différent de la France. A
l'époque, la direction du Cap'tain recherchait un DJ. J'ai fait une soirée d'essai (on était 2). Comme les deux étaient
complémentaires, on nous a pris tous
les deux. Il y a maintenant 3 résidents. Est ce difficile de faire danser
6.000 voire 7.000 personnes chaque week-end ? Oui.
Malgré mon âge (rire), j'ai toujours le trac. Mais le jour où je ne l'aurai plus, je
pourrais arrêter ce métier. Pas plus tard que samedi, au 'Cap'tain', quand j'ai vu la malle de gens, qui sont
pourtant adorables et très réceptifs, j'avais la peur au ventre. Mais au bout du 23ème disque,
c'est fini ! Quel a été ton meilleur moment
en tant que DJ ? Il y
en a eu plein, mais je choisirai la période où je n'étais pas encore DJ professionnel. Il y avait un concours de DJ, professionnels et
amateurs, à Dunkerque, organisé par un journal local. Je m'y suis inscrit et j'ai franchi toutes les épreuves
éliminatoires. Un jury m'a nommé meilleur DJ. J'ai reçu une coupe et un diplôme, que l'ai toujours d'ailleurs, et un
contrat d'un mois pour travailler
dans une boite Belge qui l'appelait le
'Cupido’. On constate que dans les pays du Nord de la France, on a une culture plutôt
techno, qu'en penses-tu ? Tout
a fait exact, et cette culture vient de Belgique. Ils ont inventé l'AB Musique, un
mouvement créé en jouant les titres en 33T et en
ralentissant la vitesse. Pour moi, le créateur de la New Beat l'appelle Yo Bogart qui a fait et composé tous les titres de Technotronic
en tout cas le premier album. Mais avant tout il faut savoir que la Techno vient de Detroit des U.S.A. avec
Saunderson qui avait fait 'Rock to the Beat'. Comme on le sait, la Belgique est un pays très américanisé... En ce qui concerne la radio où as-tu déjà travaillé ? Les radios
qui m'ont intéressé le plus à l'époque sont les
radios libres. J'ai travaillé sur Maxximum
avec de vrais professionnels qui
m'ont transmis leur savoir faire. Pour
moi, c'était magique d'aller travailler à Pans. Par la suite, Maxximum
est devenue M40 avec un tout autre format. A l'appel
de Christophe Sabot, je suis allé sur
NRJ à Paris. Christophe est très important pour moi dans ma carrière de radio puisqu'il m'avait déjà
engagé auparavant chez Wit FM à
Bordeaux. C'est là que j'ai fait la connaissance d'Eric Jean Jean et de
Julien Courbet. Un autre moment magique, car la radio était située à côté du stade des Girondins de Bordeaux et
comme je suis un passionné de foot, j'associais la musique et le foot... Si je
devais citer quatre personnes que j'estime et que je mets sur un piédestal au
niveau radio, je nommerai Michaël Bourgeois, le programmateur de Maxximum, Christophe Sabot qui était
le programmateur de Wit FM et qui est
actuellement le directeur d'antenne de NRJ,
Jean
Vandecasteele de Contact FM, et Fabrice de RTL. J'ai fait
des remplacements sur Contact FM, une très bonne radio qui est dans l'air
du temps et qui répond à l'auditeur qui a envie d'avoir la pêche le matin et de mettre 'ses doigts dans la prise' (rires). Tu fais aussi de la production de disques. Peux-tu nous énumérer quelques titres que
tu as réalisé ou dans lesquels tu as participé ? Les plus importants : 'Interdit' c'est un titre sur lequel je chantais et ma 1ère télé, c'était avec Jacques Martin, 'Abial' avec la participation
d'Alouche Sanchoni, le premier '2 Flying Stones', Mory Klein, Ixxel, et Dis Dis 2 000 avec
'Disapeared' (remix du titre 'Disparue' de Jean Pierre
Mader). Quels sont tes projets ? J'en ai plein, mais j'ai surtout peur d'une chose : ne pas pouvoir vivre assez longtemps pour pouvoir tous les réaliser. C'est ma grande
hantise. J'en ai effectivement un qui me tient à coeur mais que je ne te dévoilerai
pas. Tout ce que je
peux te dire c'est que ça n'a rien à voir avec la Techno, ni avec le cancer que j'ai eu il y a 15 ans... Peux-tu nous parler du nouveau
titre que tu viens de finir ? C'est le remix de J.P. Mader avec son titre 'Disparue'. J'ai eu l'occasion de
rencontrer Jean Pierre et j'aimais déjà beaucoup l'original. Je lui ai demandé si c'était possible d'en faire un remix et
je peux dire que j'ai pris un réel plaisir à le réaliser. Pour finir cet entretien as-tu
un coup de 'gueule' donner ? J'aime la transparence et la franchise. Mon coup de
gueule se porte sur une maison de disques. Je suis triste de voir que ce remix ne sortira pas, car
je peux dire que c'est le seul qui m'a fait chialer (vu le mélange de la mélodie et des
violons). Karine + Maryse, Jean Jacques Applincourt + David Guedes (correspondants Nord + Belgique)
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