‘NIGHT FEEVER’ sur Europe 2 La fièvre de la Nuit avec PAT ANGELI Créée sur une idée émise par Pat Angeli, avec une programmation un peu différente du format
groove d' Europe 2, sans être trop pointue et
composée de modules mixées, Night Feever fut initialement développée par Nicolas Duroy et Laurent Perrigault puis mise à l'antenne au cours de l'été 1998. Retirée de la grille en septembre 99 (remplacée par Ambient Europe
2), l'émission Night Feever a repris ses
droits en avril 2000, avec à bord le samedi soir, RLP et en semaine, Pat
Angeli, un ancien de Radio Maxximum (entre autres). Il se livre aux lecteurs
d’Only for DJ’s… Only for DJ's - Quel est ton parcours ? Pal
Angeli - J'ai
débuté en 1983 par hasard dans une petite radio libre à Dreux : Radio Plus. En 1984, je passe sur
l'autre radio de Dreux, Force 7 qui devient en 85 Fun Dreux où je m'occupe d'émissions qui se déroulent le week-end. En
1987, je saisis une opportunité sur NRJ Cannes, qui deviendra Kiss Côte d'Azur. En Juin 89, je
suis engagé chez
Aventure FM pour le projet de Radio Maxximum
qui débute le 23 octobre
89 (tranche 17h-21 h). En janvier 92, c'est la fin de Maxximum. M40 prend le relais, je me
retrouve sur une tranche quotidienne et je fais le Maxidance le vendredi soir. En 95, fin de M40, et début de RTL 2 : mon
émission quotidienne est baptisée 'Les années disco'. Fin 1996, je quitte RTL 2 pour Europe 2. L'équipe d'Europe 2 a pas mal été renouvelée
au cours de l'été 2000. L'ambiance est-elle au beau fixe ? L'ambiance est
bonne. Je t'avoue que je craignais un peu ce changement radical, mais tout compte
fait, la nouvelle équipe est plutôt sympa. Tu as des gens avec qui tu as plus
d'affinités, ce qui est normal. Le but est de redonner un coup de boost à l'audience qui a subi
une baisse après la
montée en flèche de 98. L'image d'Europe 2 est, quant à elle, toujours aussi excellente autant
auprès des professionnels que du public... « …il n’y a plus
beaucoup de place pour l’aventure, l’inspiration et l’improvisation. » Qui
réalise la programmation de Night Feever ? La programmation est faite par Mathieu Cornet (de la
prog) et moi-même, et peut être modifiée 10
minutes avant l'émission, ce qui lui donne
une souplesse devenue rarissime sur un réseau. Je suis un des rares animateurs d'une radio nationale à avoir la
chance de toucher à la prog de son
émission. Night Feever est une émission 100 % mixée... Les modules sont-ils préenregistrés ? L'émission
est mixée avec des CDs en direct sur un double
Denon. J'utilise les CD car je me déplace régulièrement
en Province pour des soirées, j'en ai pris l'habitude et le matériel est devenu très pratique pour mixer les CD. L'émission Night Feever a connu plusieurs modifications en terme d'horaires. L'audience en est elle à l'origine ? Les
changements d'horaires sont dus au déplacement
de la tranche locale, pour permettre à Night
Feever de rester en audience nationale
A sa création 22h-Oh car le décrochage était 19h-22h puis 23h-Oh car le
local était 19h-21 h et Baffle 21 h-23h. A
présent, Night Feever a pour tranche
22h-1 h car le local est revenu au 19-h-22h.
L'émission n'a pas d'objectifs d'audience
impératif. Évidemment si ça monte tout le
monde est content, mais à la base c'est plutôt une émission d'image.
Pour résumer, il y a des talk-shows sur les
radios qui cartonnent à cette heure
là. Europe 2 fait une contre programmation
avec de la musique, mais pas n'importe
laquelle. Bref, tout le monde n'écoute pas forcément Night feever chaque soir,
mais tout le monde connaît l'émission Peux tu nous donner ton avis sur la FM actuelle, son
évolution? Avant, il y avait les radios
libres. Ensuite, il y a eu les réseaux. A présent, il y a les groupes de communication, qui ont
chacun une radio sur chaque cible. Tu l'as compris, il n'y a plus beaucoup de place pour l'aventure, l'inspiration
et l'improvisation. Tout est testé, soupesé, markété. Sans doute trop,
mais comment l'éviter, tant la concurrence est rude ? Chez toi, quelles émissions et quelles radios écoutes tu ? J'écoute
de temps en temps FG à Paris. Depuis quelques temps ils se sont élargis,
et la prog est plus
sympa sans être grand public. Sinon, je ne suis pas trop les émissions Dance,
d'une part pour ne
pas être influencé et d'autre part parce que je n'aime pas trop les émissions
pointues. La techno
pure et dure me saoule. « pour
les boîtes que je préfère, sincèrement il n’y en a plus depuis le Boy, rue
Caumartin, où il y avait une ambiance que je n’ai retrouvé nulle part ailleurs
pas même au Queen. » Tu organises très souvent des soirées en clubs.
Comment prépares tu ces soirées, et quelles sont les boîtes que tu préfères ? Quand je fais une soirée en club,
c'est que le club m'a appelé. Je ne démarche jamais car je ne veux pas trop en
faire : 1 ou 2 par
mois, c'est le rythme qui me convient. Je bosse toujours avec des discothèques que je connais
déjà. Ma prog est un peu plus popu que celle de l'émission, sauf si je vais dans une boîte de
connaisseurs où je joue plus house. En général, je ne fais pas un set de telle à telle heure, je
me fonds dans ce que fait le DJ résident. S'il veut passer une série en pleine soirée, il le fait. Je ne suis pas la pour me faire
plaisir. Il ne faut pas faire peur aux clients. Il arrive parfois que je fasse
non stop toute la soirée, lorsque l'ambiance s'y prête. Le but premier est que les gens
repartent en disant 'Ah tiens, c'était différent ce soir, et pourtant on s'est
amusés'. Il y a
aussi des clients auditeurs qui viennent juste pour cette soirée, ça fait plaisir de rencontrer des
auditeurs de Night Feever. Pour
les boîtes que je préfère, sincèrement il n'y en a plus depuis le Boy, rue
Caumartin, qui correspondait
à une époque bien précise, celle du début de la Dance, celle de Maxximum,
et où il y avait
une ambiance que je n'ai retrouvé nulle part ailleurs, pas même au Queen. MAXXIMUM :
« C’était la grande aventure d’une bande de potes, professionnels mais
déconneurs, la sensation d’apporter du sang neuf dans la radio en
France. » Tu
viens de parler de Maxximum, une radio qui a marqué les DJs de la dernière
décennie, et
pour laquelle tu as travaillé. Peux tu nous raconter tes souvenirs... Il
faudrait un livre pour raconter les souvenirs que je garde de Maxx... D'abord,
démarrer une radio
est toujours une expérience incroyable. Les gens qui étaient chargés par la CLT
de créer cette radio étaient compétents,
ça aussi, c'est plus rare que ce que l'on peut s'imaginer. Les animateurs n'étaient pas des stars, et venaient
quasiment tous de Province pas de grosses têtes. La formation a duré 4 mois de juillet à fin octobre. Ainsi quand
l'antenne a démarré, tout le monde
avait déjà des automatismes et le format bien en tête. Ensuite, c'était la
grande aventure d'une bande de potes, professionnels mais déconneurs, la
sensation d'apporter du sang neuf dans la
radio en France, sans fausse modestie; les soirées au Boy et en Province, en
évitant tous les clichés des
mauvaises soirées avec des trous dans les plateaux, un animateur qui parle 10 minutes pour rien, etc... des soirées qu'on
avait tous connues. Une radio, qui pulse, impertinente, irrévérencieuse, pas sous la coupe des maisons de disques, une
prog nouvelle, audacieuse. Et surtout une antenne fluide, des animateurs qui
étaient aussi de vrais réalisateurs et non des pousseurs de disques (ce qui m'a
fait refuser d'avoir un ‘réal’ dans toutes mes autres radios), bref une radio américaine en langue
française en quelque sorte. La preuve malgré son arrêt scandaleux an bout de 2 ans, arrêt dû a la connerie de quelques
huiles octogénaires complètement a
côté de la plaque, et à des questions administratives, les auditeurs se
souviennent encore de radio Maxximum, s'échangent des K7 sur le net, ont
créé un fan club, des manifs, des soirées,
des émissions spéciales sur d'autres radios, etc. En conclusion, cette belle
radio manque aujourd'hui, malgré les tentatives d'imitations repérées çà et là,
et serait à coup sûr dans les trois
premières radios musicales en audience à l'heure actuelle... Ainsi va la vie. Propos recueillis pas Alexis Reneaut
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